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Rencontre exclusive Johnny Mad Dog

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Vendredi 17 Octobre, j’ai eu l’occasion de me rendre à une rencontre organisée par la FNAC Saint-Lazare consacrée au film Johnny Mad Dog (Sortie en salles le 26 Novembre dernier). Etaient ainsi invités le réalisateur Jean-Stéphane Sauvaire et le producteur un certain Mathieu Kassovitz (à qui l’on doit le méga-culte La Haine).

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Le film est une adaptation d’un roman originaire du Congo écrit par Emmanuel Dongala Johnny chien méchant et dont le sujet traite du destin des enfants plongés en plein cœur d’une guerre civile. Avant d’en apprendre plus sur le film en lui-même ; on a évoqué les difficultés de monter un tel film notamment au niveau financier. Kassovitz explique que malheureusement un scénario impliquant des enfants soldats en Afrique est nettement moins vendeur qu’une comédie où la rentabilité est plus sure. Sur un ton ironique, il dit que les grands groupes cherchent davantage à investir sur un éventuel Bienvenue chez les Ch’tis 2 plutôt que de s’impliquer sur un film n’ayant aucune garantie au niveau du retour sur investissement.

 

Devant un tel problème, c’est Mathieu Kassovitz via sa boite de production qui a du investir afin que Johnny Mad Dog puisse voir le jour. Un mot sur Jean-Stéphane Sauvaire que peu de gens doivent connaitre car s’il est un nouveau venu dans le monde du cinéma, le réalisateur n’en est pas à son coup d’essai. Carlitos Medellin lui avait déjà permis de se plonger au cœur de la violence colombienne à travers des enfants tueurs à gages. On retrouve ainsi cette corrélation entre violence & enfance dans le roman de Dongala ce qui l’a poussé à se lancer dans le projet d’une adaptation.

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Revenant sur le tournage qui a eu lieu au Libéria ; Jean-Stéphane Sauvaire explique que la Guerre s’est terminée en 2003 mais que le sujet reste un poids pour la population. Les autorités ont accueilli avec beaucoup d’enthousiasme le projet du réalisateur car il y a une réelle envie de se servir des erreurs du passé pour évoluer. Une des volontés du réalisateur a été de ne pas situer avec précision le lieu de l’action afin de pouvoir donner une situation globale au continent africain.

 

Les enfants qui apparaissent dans le film ne sont pas des comédiens, ce sont des anciennes victimes de la guerre qui ont accepté de partager leur vécu. Leur expérience a d’ailleurs permis d’enrichir des séquences du film notamment en matière de rites, chants ou bien tout simplement dans l’usage de certains mots pour s’ancrer au maximum à la réalité. On pense notamment à cette scène poignante où l’un des enfants entonne une chanson pour le moins surprenante pour célébrer la disparition d’un de ses frères d’arme. On peut également s’étonner des costumes déconcertants portés par les enfants et pourtant cela aussi est une vérité indéniable que vous pourrez constater durant le générique de fin où sont présentées d’authentiques photos.

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Au départ, les choses n’ont pas été évidentes car au sein du groupe d’enfants, on décelait de nombreuses tensions, effet direct de la guerre. Ils ont grandi en apprenant à ne faire confiance en personne et n’ont connu que le combat aussi la vie en collectivité a-t-elle du s’apprendre progressivement. Après le tournage du film, il était inconcevable pour le réalisateur de laisser ces enfants repartir tel quel. Il a donc fondé la fondation Johnny Mad Dog (http://www.jmdfoundation.org/) pour effectuer le suivi de ces jeunes ; l’objectif est de développer leur sens de la création à travers une école de cinéma.

 

Au-delà de ça, il est primordial de permettre aux enfants de pouvoir s’exprimer par un art quel qu’il soit et de leur offrir cette chance d’oublier les horreurs de la guerre. Sur la violence du film, Mathieu Kassovitz explique d’une part qu’elle est indispensable pour décrire avec fidélité les expériences vécues par ces enfants. D’autre part, si on se réfère au livre, cette violence a été largement édulcorée pour que Johnny Mad Dog ne soit pas qu’un simple film de carnage qui aurait été interdit aux moins de 16 ans.

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La rencontre se termine et Johnny Mad Dog est aujourd’hui sur peu d’écrans de cinéma avec un manque évident de médiatisation. En ces périodes de fêtes, le destin des jeunes enfants du Libéria n’est pas vraiment la préoccupation du public actuellement et c’est bien dommage. A travers ce genre de films et après The constant Gardener ou Hotel Rwanda, nous commençons seulement à ouvrir les yeux sur les atrocités qui ont ravagé le continent africain. Il faut donc encourager ce genre de films bien plus intéressant que les sempiternels comédies ou suites à rallonge. Malheureusement dans l’industrie du cinéma comme partout, c’est l’argent qui contrôle tout et cela c’est à vous spectateurs de faire changer les choses.

 

Evidemment, si vous voulez plus d'informations sur Johnny Mad Dog, c'est tout de suite sur Ciné2909 !!

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